mardi 12 avril 2016

CONSTATATION de l'état des reliques de la collégiale de Saint-Seurin après l'incendie de 1730.


reste du cloitre de la collégiale Saint Seurin, bibliothèque de Bordeaux
CONSTATATION de l'état des reliques de la collégiale de Saint-Seurin
après l'incendie de 1730.

archives déparmemenlales série G. Chapitre Saint-Seurin.
Communiqué par m Ducaunnès-Duval.

Françoys Honoré de Maniban, par la Providence divine et par l'autorité du Saint-Siège apostolique, archevêque de Bordeaux, primat d'Aquitaine, conseiller du Roy en tous ses conseils.

L'an mil sept cent trente-un et le vingt-neuvième jour de juin, nous étant transportés dans l’église collégiale Saint-Seurin de Bordeaux, accompagnés de messieurs Blancofort et Basterot, nos vicaires généraux et de notre secrétaire, après y avoir célébré le saint sacrifice de la messe au maître-autel, nous sommes entrés dans la chapelle de Saint Jean qui sert présentement de sacristie, où il nous a été exposé par messieurs Joseph Secondat de Montesquieu, doyen, et Louis Mauleon de Savaillan, trésorier de ladite église, accompagnés de tous les chanoines que, lors de l'incendie
arrivé à leur sacristie, le vingt-cinq janvier mil sept cent trente, les reliquaires,
qu'ils possedoient de temps immémorial dans ladite église, avoient été extrêmement endommagés, aussi bien que les reliques qui y etoient dedans; que cependant ils les avoient recueillies avec soin, et les avoient mises en lieu sur et décent, en ayant dressé procès-verbal en date du vingt-cinq février mil sept cent trente, qu'ils nous ont représenté, ensemble lesdites reliques et reliquaires; et nous ont supplié d'en vouloir faire la vérification et les remettre dans les reliquaires nouveaux, qu'ils ont fait faire, pour pouvoir être exposées, comme ci-devant, à la vénération des fidèles; et procédant à ladite vérification, on nous a exhibé

1° Plusieurs pièces d'une tête qu'on nous a dit être le crane de Saint- Amand, suivant le procès-verbal ci-dessus mentionné, le tout dans un linge blanc que nous avons fait envelopper d'un taffetas cramoisi et que nous avons mis dans une tête d'argent, qu'on nomme la Tête de saint Amand, au sommet de laquelle il y a un trou fermé d'un verre transparent, par où l'on peut voir ladite relique; et nous avons fait exactement fermer ladite tête, en ayant fait river les goupilles par le sieur Sermensan, orfevre de cette ville

2° Nous ont été représentés, dans un linge blanc, plusieurs petits ossements qu'on nous a dit être les reliques du bras et de la main de saint Fort, suivant le procès-verbal de l'autre part mentionné, et nous les avons fait envelopper dans le même linge et couvrir ensuite d'un taffetas cramoisi et l'avons mis dans un bras d'argent, d'un pied et demi de hauteur, que nous avons fêtil. exactement fermer avec des goupilles, que ledit Sermensan a rivées.

3° Nous a été représenté un petit morceau de bois, quelques charbons et de la cendre qu'on nous a dit être une partie du bâton pastoral de saint Martial, conformément au susdit procès-verbal, en ayant fait envelopper le tout d'un linge blanc et ensuite d'un taffetas cramoisi, l'avons mis dans un bâton d'argent de la longueur d'environ six pieds, qui est terminé d'un coté par une main auprès de laquelle il y a deux ouvertures garnies d'un verre transparent, nous avons fait exactement fermer ledit bâton de la même manière que ci-dessus, avec des goupilles que ledit Sermensan a rivées

4° Nous ont été représentés plusieurs petits morceaux d'ossements endommagés par le feu, et quelques autres réduits en petits charbons qu'on nous a dit être les reliques de plusieurs Saints, qui etoient conservées dans un reliquaire d'argent, que le feu avoit presque détruit, suivant le procès-verbal de l'autre part mentionné tous lesquels ossements, petits charbons et cendres nous avons fait envelopper dans un
linge blanc et couvrir ensuite d'un taffetas cramoisi et l'avons mis dans un reliquaire d'argent, en forme de chasse, que nous avons fait exactement fermer comme ci-dessus par le même Sermensan ladite chasse ayant sept pouces de hauteur et autant de longueur. Après quoi, ayant rendu la vénération requise auxdites reliques enfermées dans lesdits reliquaires,
nous les avons fait porter en procession avec des flambeaux sur le maître-autel, où, étant exposées, nous y avons fait notre prière avec tout le chapitre et un grand nombre de peuple, et avons permis qu'à l’avenir lesdites reliques puissent être exposées, comme par le passé, à la vénération des fidèles.

Et de tout ce dessus nous avons dressé notre présent procès-verbal,
l'an et jour que dessus.

Signé Fr. HoN., archevêque de Bordeaux; BASTEROT, vicaire général par Monseigneur CASTRES

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