reste du cloitre de la collégiale Saint Seurin, bibliothèque de Bordeaux |
après
l'incendie de 1730.
archives
déparmemenlales série G. Chapitre Saint-Seurin.
Communiqué
par m Ducaunnès-Duval.
Françoys
Honoré de Maniban, par la Providence divine et par l'autorité du
Saint-Siège apostolique, archevêque de Bordeaux, primat
d'Aquitaine, conseiller du Roy en tous ses conseils.
L'an
mil sept cent trente-un et le vingt-neuvième jour de juin, nous
étant transportés dans l’église collégiale Saint-Seurin de
Bordeaux, accompagnés de messieurs Blancofort et Basterot, nos
vicaires généraux et de notre secrétaire, après y avoir célébré
le saint sacrifice de la messe au maître-autel, nous sommes entrés
dans la chapelle de Saint Jean qui sert présentement de sacristie,
où il nous a été exposé par messieurs Joseph Secondat de
Montesquieu, doyen, et Louis Mauleon de Savaillan, trésorier de
ladite église, accompagnés de tous les chanoines que, lors de
l'incendie
arrivé
à leur sacristie, le vingt-cinq janvier mil sept cent trente, les
reliquaires,
qu'ils
possedoient de temps immémorial dans ladite église, avoient été
extrêmement endommagés, aussi bien que les reliques qui y etoient
dedans; que cependant ils les avoient recueillies avec soin, et les
avoient mises en lieu sur et décent, en ayant dressé procès-verbal
en date du vingt-cinq février mil sept cent trente, qu'ils nous ont
représenté, ensemble lesdites reliques et reliquaires; et nous ont
supplié d'en vouloir faire la vérification et les remettre dans les
reliquaires nouveaux, qu'ils ont fait faire, pour pouvoir être
exposées, comme ci-devant, à la vénération des fidèles; et
procédant à ladite vérification, on nous a exhibé
1°
Plusieurs pièces d'une tête qu'on nous a dit être le crane de
Saint- Amand, suivant le procès-verbal ci-dessus mentionné, le tout
dans un linge blanc que nous avons fait envelopper d'un taffetas
cramoisi et que nous avons mis dans une tête d'argent, qu'on nomme
la Tête de saint Amand, au sommet de laquelle il y a un trou fermé
d'un verre transparent, par où l'on peut voir ladite relique; et
nous avons fait exactement fermer ladite tête, en ayant fait river
les goupilles par le sieur Sermensan, orfevre de cette ville
2°
Nous ont été représentés, dans un linge blanc, plusieurs petits
ossements qu'on nous a dit être les reliques du bras et de la main
de saint Fort, suivant le procès-verbal de l'autre part mentionné,
et nous les avons fait envelopper dans le même linge et couvrir
ensuite d'un taffetas cramoisi et l'avons mis dans un bras d'argent,
d'un pied et demi de hauteur, que nous avons fêtil. exactement
fermer avec des goupilles, que ledit Sermensan a rivées.
3°
Nous a été représenté un petit morceau de bois, quelques charbons
et de la cendre qu'on nous a dit être une partie du bâton pastoral
de saint Martial, conformément au susdit procès-verbal, en ayant
fait envelopper le tout d'un linge blanc et ensuite d'un taffetas
cramoisi, l'avons mis dans un bâton d'argent de la longueur
d'environ six pieds, qui est terminé d'un coté par une main auprès
de laquelle il y a deux ouvertures garnies d'un verre transparent,
nous avons fait exactement fermer ledit bâton de la même manière
que ci-dessus, avec des goupilles que ledit Sermensan a rivées
4°
Nous ont été représentés plusieurs petits morceaux d'ossements
endommagés par le feu, et quelques autres réduits en petits
charbons qu'on nous a dit être les reliques de plusieurs Saints, qui
etoient conservées dans un reliquaire d'argent, que le feu avoit
presque détruit, suivant le procès-verbal de l'autre part mentionné
tous lesquels ossements, petits charbons et cendres nous avons fait
envelopper dans un
linge
blanc et couvrir ensuite d'un taffetas cramoisi et l'avons mis dans
un reliquaire d'argent, en forme de chasse, que nous avons fait
exactement fermer comme ci-dessus par le même Sermensan ladite
chasse ayant sept pouces de hauteur et autant de longueur. Après
quoi, ayant rendu la vénération requise auxdites reliques enfermées
dans lesdits reliquaires,
nous
les avons fait porter en procession avec des flambeaux sur le
maître-autel, où, étant exposées, nous y avons fait notre prière
avec tout le chapitre et un grand nombre de peuple, et avons permis
qu'à l’avenir lesdites reliques puissent être exposées, comme
par le passé, à la vénération des fidèles.
Et
de tout ce dessus nous avons dressé notre présent procès-verbal,
l'an
et jour que dessus.
Signé
Fr. HoN., archevêque de Bordeaux; BASTEROT, vicaire général par
Monseigneur CASTRES
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